C’est donc d’abord à cette échelle-là qu’il faut considérer Naturya.

À savoir comme une comédie musicale rêvée et attendue pendant plusieurs années, en même temps que la proposition ambitieuse et nécessaire d’un homme soucieux de sa liberté créatrice, qui a tout pensé pour que le spectacle soit en phase avec son propos - à titre d’exemple, 75% des costumes sont constitués de fleurs stabilisées, comme pour rappeler que la nature est au centre du projet.

Aussi impressionnante sur le plan visuel qu’olfactif, Naturya est surtout une comédie musicale aux proportions démentielles, portée par une cinquantaine de professionnels, des mélodies qui doivent autant à celles du Roi Lion qu'à la BO d'Avatar, un décor floral et des valeurs solidaires qui traduisent les fondamentaux de la démarche d'Axel Montel : la recherche d’une sensation, mais aussi la mise en scène d'une vision du monde, de l'homme, de son sentiment de toute-puissance et de sa capacité à systématiquement tout détruire.

Avec, toujours, ces pas de côté qui évitent à Naturya de sombrer dans le pessimisme ou le discours accusateur : c’est une fable écologique d’1h45, une « expérience sensible », qui fait écho aux enjeux écologiques traversant aujourd’hui le cœur du débat public, un récit déclinable à l’infini (en milieu naturel, dans une BD interactive, etc.), dont l’ambition est résumée en quelques mots par son chef d’orchestre :

 « L’idée, c’est que les gens viennent en tant que spectateurs, mais ressortent en tant qu’acteurs, convaincus par cette phrase répétée à plusieurs reprises dans le spectacle :

 “Ressentez, respirez, écoutez votre cœur”